Yves Martin-Delahaye, singulier pluriel

 

#GOUVERNANCE Avec Yves Martin-Delahaye, le « je » se transforme vite en un « nous » collectif.  Celui qui cesse son activité professionnelle quitte aussi ses mandats au long cours : 29 ans Administrateur puis Président de SOCOREC, 23 ans Administrateur de la Fédération du Commerce Coopératif et Associé (FCA) et 21 ans Président du Directoire du groupement GEDEX et de ses enseignes GEDIMAT et GEDIBOIS. 

 

Quels sont les principaux ressorts de tous vos engagements ? 

L’engagement fait partie de mon ADN. Cela peut prendre du temps, mais c’est du temps utile. Nous sommes à la fois indépendants dans nos décisions et soudés par des valeurs communes. Travailler pour le collectif permet à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice, et fédérer ce collectif est exaltant.  L’implication individuelle, le partage des compétences et des expériences nous permet de réunir nos forces pour faire grandir et avancer le réseau, le pérenniser et cela profite à chaque adhérent.  C’est un cercle vertueux.  

Quels sont les liens entre la FCA et SOCOREC ? 

J’ai connu l’époque où le directeur de SOCOREC et le délégué général de la FCA, qui s’appelait encore UFCC, ne faisait qu’un. Mais la réglementation bancaire a imposé des contraintes plus fortes à SOCOREC. Voilà pourquoi des dirigeants ont été recrutés pour chacune des entités. Aujourd’hui, l’essentiel des adhérents de la FCA et de SOCOREC sont communs, même s’il subsiste des différences. 

Qu’apporte SOCOREC au commerce coopératif et associé ? 

SOCOREC est l’illustration des bienfaits des outils collectifs. Créée par et pour les commerçants associés, c’est une coopérative financière qui a une connaissance fine des réseaux et des interlocuteurs. Elle comprend les projets bien au-delà des chiffres et fait preuve d’une plus grande réactivité qu’une banque classique plus dogmatique.  

Quelles ont été les principales évolutions de SOCOREC ? 

Depuis 1963, SOCOREC est une société qui apporte une garantie aux prêts versés par d’autres établissements bancaires dont principalement le CREDIT COOPERATIF. En 1996, d’autres solutions viennent enrichir l’offre de SOCOREC, dont les prêts classiques mais surtout les prêts participatifs. Ces derniers sont une exclusivité SOCOREC : ils permettent de doubler l’apport de l’emprunteur.  

Quel a été l’un de vos souvenirs les plus marquants ? 

Le développement et la dynamique de SOCOREC depuis 3 ans qui répond parfaitement aux besoins de nos réseaux. Par exemple, je suis particulièrement fier de la reprise du négoce et de l’outil industriel de GEDIMAT-GRANVILLE MATERIAUX en 2022, (comme cela à été fait en 2021 avec les 7 points de vente de GDEDIMAT JACQ-HENRIO). Ce négoce était en portage par le groupement depuis 10 ans. Le groupement GEDEX a ainsi aidé son dirigeant salarié à reprendre l’entreprise avec deux salariés, en location gérance*. Le dossier était ambitieux mais grâce à l’implication de GEDEX, de SOCOREC et du CREDIT COOPERATIF, l’opération a pu être réalisée avec sérénité. La combinaison de ces outils permet à des entreprises de préserver leur pérennité dans l’indépendance et ainsi éviter une plus forte concentration par quelques plus gros adhérents, voire une perte de l’enseigne par cession extérieure. L’écosystème joue également un rôle d’ascenseur social en permettant à des salariés de devenir associés.  

Comment voyez-vous l’évolution et l’avenir de SOCOREC ? 

SOCOREC connaît une nouvelle dynamique avec l’arrivée de son nouveau directeur général fin 2019. La trajectoire est claire et le développement constant. Les relations entre le CREDIT COOPERATIF et SOCOREC sont de plus en plus constructives dans une complémentarité bien comprise.  Dans la mesure où mon activité professionnelle s’arrête, je passe la main sereinement. SOCOREC est aujourd’hui une société pérenne, rentable avec une équipe structurée.